Parmi les convictions que j’ai acquises au fil du temps, quelques-unes demeurent. Celle-ci, en particulier: il est rare qu’on ne naisse qu’une seule fois. Si la chance et l’obstination le veulent bien, plusieurs naissances nous sont offertes. Les voyages, les lectures, les rencontres, les épreuves aussi, peuvent en être l’occasion. Ainsi, pour n’évoquer que la découverte de nouveaux lieux, ne vous est-il pas arrivé, parvenant dans un endroit inconnu, saisi d’une émotion indéfinissable, de vous demander si vos pas ne vous avaient pas ramené vers d’autres racines, oubliées et pourtant indispensables?
La Grèce, et spécialement la région du Pélion où je me suis installé, m’ont accordé cette «re-naissance». Je l’ai illustrée il y a des années par mon poème dédié à Skopélos, «L’Île», qui se conclut ainsi:
C’est ici que je veux chaque matin renaître,
Reconstruire ma hutte et mes frêles esquifs,
Nouer le fil du temps qui me porte aux récifs;
Encore, par mes yeux, mes mains, tous mes sens: être.
Ce livre, «Grèce, ma Grèce», est l’entrée secrète d’un chemin; je ne l’aurais sans doute pas découverte si un ami ne me l’avait montrée. S’il vous plaît de le suivre à votre tour…
Georges Meunier